La Pampa, Antoine Chevrollier

Dans une petite ville du Maine-et-Loire, Jojo et Willy sont des amis inséparables à l’approche de leurs 18 ans. Jojo participe au championnat local de moto-cross, Willy est son mécanicien. Le père de Jojo dirige l’équipe et c’est son obsession, poussant son fils au maximum, lui faisant plus de reproches que d’encouragements. Willy, lui, ne s’est pas vraiment remis de la mort de son père dix ans auparavant ; ses rapports avec sa mère et son beau-père sont orageux et il préfère passer du temps avec ses copains que réviser son bac.

Avec un tel début, on s’attend à un drame familial classique. Et si drame familial il y a, ce qui fait basculer le film n’a rien de classique (on remerciera d’ailleurs la bande annonce qui ne dévoile rien). Ce qui se passe entre Jojo, Willy et leur entourage fait exploser ces relations fragiles, et le film qui commençait sur un ton assez léger prend alors une tout autre envergure. Évitons de spoiler le thème principal, mais l’amitié, la relation des adolescents au monde, le patriarcat toxique et le harcèlement sont, entre autres, abordés avec aisance, sans complaisance et sans voile pudique, dans toute leur crudité et leur cruauté. Ces adolescents fragiles et passionnés sont filmés à la bonne distance, avec leur difficultés de communication, leurs hésitations, leurs peines. 

Une amie dit que ce film devrait plaire aux fans de Sean Baker, et effectivement on y retrouve le même ton évitant toute morale, le même soucis de l’humain, de gens vivants à la périphérie de la société, pas forcément à l’aise dans ce monde, qui ne savent pas trop où ils vont. Retenons enfin une distribution remarquable : que ce soit ces deux ados ou leur entourage ils sont tous et toutes pleinement dans leur rôle, ne livrant aucune fausse note d’un bout à l’autre de ce grand film.

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