
September et July sont deux sœurs à la relation quasi fusionnelle faite de diverses bêtises difficilement canalisées par leur mère. July, un peu bizarre, est victime des moqueries de ses camarades de classe et sa sœur la défend parfois brutalement lorsque ces moqueries se transforment en harcèlement. Une défense qui la conduit à de multiples exclusions de l’école, jusqu’à ce que leur mère les emmène faire un séjour au bord de mer.
Bati sur une relation aussi forte qu’étrange, deux sœurs aussi proches que dissemblables (September ordonne, July exécute, September est refermée et méfiante, July est ouverte et naïve), inadaptées au monde dans lequel elles vivent mais qu’elles parviennent à traverser grâce à leur sororité, on sent rapidement, aussi bien par l’image et par le son que par le comportement des sœurs, que quelque chose ne colle pas dans cette relation. Et c’est tout le talent d’Ariane Labed : introduire de l’étrangeté dans cette histoire pourtant limpide au premier abord.
Tiré d’un roman de Daisy Johnson (« sœurs »), September & July est un film sur l’adolescence, sur la famille, mais aussi sur la perte et la résilience, admirablement servi par des actrices formidables. On aurait envie de le voir deux fois pour mesurer l’agilité de la cinéaste et du scénario, après avoir compris lors de la première projection de quoi il en retourne.