Je n’avais jamais vu de théâtre de danse. Mélange de complexe de l’imposteur, de ne pas disposer des clés, de ne pas comprendre ce qu’il se passait, je n’avais pas franchi le pas jusqu’à maintenant. L’année dernière, on en avait parlé avec une amie n’en connaissant pas plus que moi et on était décidé à y aller, mais divers événements personnels ont fait capoter le projet. Aussi, quand une nouvelle amie chorégraphe m’a proposé d’aller voir Vollmond, j’ai accepté, rassuré d’y aller avec une personne experte du domaine qui pourrait répondre à mes interrogations de néophyte. Surtout que selon elle, découvrir la danse avec un spectacle de Pina Bausch, on ne pouvait trouver mieux.
Elle avait raison : c’était spectaculaire, accessible, chargé d’humour et d’émotions. Sur une scène traversée par une rivière où les danseurs et danseuses s’éclaboussent, nagent, sautent depuis un rocher, où la pluie tombe par intermittence, sur un fond de musique électro (on reconnait entre autre Leftfield ou Amon Tobin), Vollmond parle de relation, d’amour, de violence conjugale, de rupture brutale, de douleur. Une première partie joyeuse, une seconde plus sombre, un tableau aux références fantastiques évidentes (des danseuses habillées en noir errent au ralenti comme des spectres tandis qu’une autre en blanc s’élève entre les bras de danseurs) et une fin flamboyante où l’eau est balancée dans tous les sens et à grand bruit, Vollmond est de la danse extrêmement physique et dynamique, mais aussi du théâtre et du mime et on en ressort ébloui. Merci de m’avoir entrainé là 🙂
