Fin 1967, un groupe de journalistes de la radio tchécoslovaque dirigé par Milan Weiner essaie de contourner la censure pour diffuser des informations fiables en provenance d'autres sources que le bloc soviétique. L'arrivée au pouvoir d'Alexander Dubček en janvier 68 et sa volonté de développer un "socialisme au visage humain" supprime complètement la censure mais provoque une réaction violente de l'union soviétique. Lors de l'invasion du pays par les troupes du pacte de Varsovie en aout 68 les journalistes tentent d'émettre le plus longtemps possible pour protester.
Si le printemps de Prague a marqué la génération soixanthuitarde comme un signe avant-coureur de l'effondrement du bloc soviétique et comme l'échec du communisme autoritaire soviétique, cette période ne doit plus beaucoup parler aux générations actuelles. C'était pourtant, contrairement à ce qu'il s'est passé par la suite dans tout le bloc de l'est, une tentative de réforme de ce régime en se débarrassant de ses atours autoritaires pour le remplacer par un socialisme démocratique plutôt que par un passage au capitalisme. "Radio Prague" est donc un film utile pour se rappeler qu'une telle tentative a eu lieu et qu'elle a été écrasée par la violence, provoquant une centaine de morts dans la population civile tchecoslovaque.
En se concentrant sur cette équipe de journalistes, Radio Prague permet de bien comprendre les événements ; mais on peut regretter une réalisation un peu maladroite par moment, mélant vraies et fausses images d'archive, centrant un peu trop le film sur deux personnages au détriment d'une vue plus générale. On oubliera ses quelques défauts pour se concentrer sur l'essentiel : c'est un film important pour la mémoire de ce pays (il a d'ailleurs eu beaucoup de succès en Tchéquie depuis sa sortie en aout dernier).
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