
Je voulais vous parler de ma dernière lecture Le serpent de l’Essex de Sarah Perry, mais ce livre est tellement dans la continuité de Prodigieuses créatures que je dois d’abord vous en toucher deux mots.
Prodigieuses créatures donc, de Tracy Chevalier (j’ai l’impression de ne lire que des autrices anglaises en ce moment (Chevalier, née à Washington, est londonienne depuis longtemps), est la biographie romancée de Mary Anning. Cette femme du début du 19e siècle, fille d’un charpentier, vivait sur la côte du Dorset. Elle ramassait des fossiles pour les vendre aux touristes et découvrit ainsi de nombreux spécimens encore inconnus (parmi eux le premier ptérodactyle complet). N’ayant pas fait d’études et étant une femme, ses relations avec les scientifiques furent évidemment compliquées et ses découvertes attribuées à d’autres.
Prodigieuses créatures est, au-delà de l’aspect biographique, une description des rapports de classe et de genre dans l’Angleterre de cette époque. L’autrice nous raconte avec une plume alerte cette vie parsemée de difficultés (Anning a surtout connu la pauvreté) mais aussi de rencontres et de soutiens inattendus de la part de quelques scientifiques qui permirent la reconnaissance de son travail. C’est un récit joyeux, débordant de vie, sur un personnage unique dont l’apport à la paléontologie est aujourd’hui incontestable ; Prodigieuses créatures est le plus bel hommage que la littérature pouvait lui rendre.
(il faut maintenant que je lise les autres romans de Tracy Chevalier !)