
Membres d’un groupe révolutionnaire d’extrême-gauche, Perfidia et Bob s’attaquent entre autres aux centres de rétention pour libérer des migrants. Mais lorsque Perfidia est capturée par les forces de l’ordre et particulièrement par Locklaw, un militaire fou et amoureux de Perfidia, celle-ci dénonce ces camarades et la plupart des membres du groupe sont arrêtés ou éliminés. Bob parvient à s’échapper avec Willa, le bébé qu’il a conçu avec Perfidia et vit à la marge au fin fond des US. 16 ans après, Locklaw retrouve la trace de Bob et veut récupérer Willa dont il s’attribue la paternité.
Un film de Paul Thomas Anderson tiré d’un roman de Thomas Pynchon (« Vineland »), voilà qui était alléchant, et le film tient toutes ses promesses : cette histoire de révolutionnaires poursuivis par un militaire fou (Sean Penn est absolument incroyable) est prenante d’un bout à l’autre. De la première scène et son attaque d’un camp de rétention (difficile de trouver une image plus actuelle) jusqu’au chassé-croisé en voitures dans une région désertique, tout fonctionne parfaitement, notamment grâce à un casting impeccable. Di Caprio, dont la prestation dans Killers of the Flower Moon était pitoyable, est ici particulièrement convaincant dans ce rôle de gauchiste un peu demeuré et paranoïaque mais très amoureux de sa fille ; Teyana Taylor et Chase Infinity sont tout aussi remarquables. Ajoutons une photo superbe (notamment dans la région désertique de la fin), une mise en scène très chorégraphique, une bande originale qui colle à l’ambiance et une grande dose d’humour (un groupuscule fasciste particulièrement ridicule sert de réceptacle à cet humour) et on comprendra l’enthousiasme que ce film a déclenché chez votre chroniqueur.